Dans le cadre du 80e anniversaire du Débarquement, nos artisans travaillent à faire de ce moment, un événement inoubliable 🕊️
De nombreux produits ont été élaborés spécialement aux couleurs du D-Day !
Pour ne citer que quelques-uns, vous pourrez admirer :
- Le parapluie du 80e anniversaire du débarquement de Normandie en collaboration avec Yves Charles Boccassini d’H2o Parapluies et Aurélie Genest-Lecoeur d’ADILYS Créations
- L’œuvre d’Hugues Desserme, bombeur sur verre, situé en en Seine-Maritime accompagné d’un poème imprimé sur tissu violet rédigé par le poète Dominique Sampiero
- Les saucissons de François Lemarinier du Philou normand en forme de parachute, de char ou encore de colombe
- Les produits labellisés Saveurs de Normandie de différents artisans normands déclinés sous un packaging spécialement imaginé pour célébrer le Goût de la Liberté !
Découvrez le poème de Dominique Sampiero
Lettre à mon amour sur la plage d’Utah
Dominique Sampiero
Je suis mort mon amour, je suis mort sur la plage presque parfaite de
Utah, il y aura 80 ans demain, au printemps, j’ai débarqué sur ce petit
bourrelet de sable aussi soyeux que tes lèvres mouillées par le sel de tes
baisers, j’ai vu mes amis se noyer sous le poids de leur arme et de leur
paquetage, les vagues s’engouffrer avec de l’écume et des éclairs dans
leur gorge, d’autres se faire faucher, déchirés par les premiers obus, les
premières balles en plein cœur de leur 18 ans, je suis mort mon amour,
pour toi, pour nous, pour les enfants que nous n’aurons jamais, terrassé
par les canons phalliques des allemands dans leurs bunkers en béton,
nom de code, Neptune, ce jour le plus long du D-Day, entassé avec les
autres sur les Chalands de débarquement, les Landing-Craft-Infantery
grouillant comme des crabes sur la dune, après que le coq ait chanté trois
fois, je suis mort mon amour, la photo de ton visage
blottie en médaillon au creux de ma poitrine
entouré de mes cent cinquante mille frères
et à travers le temps, l’espace, je t’envoie mon sang
comme une lettre, un baiser
dans la mer
le corail de mes blessures
en collier
sur la chair douce de tes épaules.
Ne pleure pas mon amour.
Serre-moi fort contre toi.
Reviens sur cette plage
me donner de tes nouvelles
me dire que le monde va bien
sans haine sans guerre.
Allonge-toi contre moi sur le sable
où je suis tombé, où je t’attendrai
dans le grand bateau de la vie éternelle
et sous le fracas du ciel
là où la seule fournaise
est celle scintillante et amoureuse des étoiles filantes.